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Personnalités locales

Roger Combrisson

Roger Combrisson en novembre 1984.

 

 

 

 

 

Maire de 1959 à 1992, député, conseiller général, Roger Combrisson restera comme l'une des plus importantes personnalités politiques qui ont marqué l'histoire contemporaine de Corbeil-Essonnes.

 

Elu conseiller municipal en 1947

Roger Combrisson a été maire de Corbeil-Essonnes de mars 1959 à mai 1992. Né le 22 février 1922, au Châtelet-en-Brie (Seine-et-Marne), il a également siégé à l'Assemblée nationale de mars 1967 à mai 1968, de mars 1973 à mai 1981, puis de mars 1986 à mai 1988. En mars 1959, Roger Combrisson a décidé de présenter sa propre liste aux élections municipales de Corbeil-Essonnes. Il était alors âgé de 37 ans. Chef de district à la SNCF en disponibilité, il disposait déjà d'une longue expérience politique à son actif. Membre de la Jeunesse Communiste en 1936, pendant la dernière guerre il était entré dans la clandestinité en 1943. Arrêté par l'occupant au mois d'octobre de cette même année, il a ensuite subi la déportation an Allemagne. Dès son retour à Corbeil, il adhéra au Parti Communiste, devenant, par la suite, le secrétaire de la section locale. Elu conseiller municipal de Corbeil en 1947, il a conservé son poste jusqu'en 1959, année où il deviendra pour la première fois maire de Corbeil-Essonnes.

Un premier mandat municipal en 1959

Pour sa première candidature aux municipales, Roger Combrisson était opposé à Georges Goudin, le maire sortant qui se présentait sous l'étiquette socialiste SFIO. Maire adjoint sortant, conseiller général, Paul-Roger Métayer, était également de la partie, tout comme Gaston Gentilhomme, un ancien maire de Corbeil. A droite, monsieur Borgnis-Desbordes affichait lui aussi certaines prétentions. Le dimanche 8 mars 1959, la liste " Union républicaine et laïque " de Roger Combrisson a obtenu 39, 41 % des voix, devançant celle de monsieur Borgnis-Desbordes avec 32, 45 % des suffrages. Le dimanche 15 mars 1959, les 12.009 électeurs qui ont voté ont donné finalement 5.373 voix à Roger Combrisson (44, 74 %) contre 5.074 à " La Liste d'Union " de messieurs Borgnis-Desbordes et Métayer (42, 25 %) et 1.480 à " L'Union Républicaine du Centre " de Georges Goudin et de Gaston Gentilhomme (12, 32 %). A noter que ce scrutin était pour la première fois de son histoire disputé à la majorité absolue au premier tour et à la majorité relative au second tour. Victorieux, Roger Combrisson et ses 26 colistiers communistes s'emparaient donc de la totalité des sièges du conseil municipal de Corbeil-Essonnes. Durant son premier mandat municipal, il s'est attelé, en 1959, à la création d'un centre de protection maternelle et infantile et à la construction d'un centre de loisirs à Robinson.

Echec aux législatives en 1962

Au cours de élections législatives de 1962, dans la 13ème circonscription de Seine-et-Oise, Roger Combrisson était opposé au maire UNR de Montgeron, Armand Cachat. Malgré de bons résultats à Corbeil-Essonnes avec 54, 89 % des voix, le représentant du Parti Communiste a dû s'avouer vaincu, Armand Cachat l'emportant globalement avec 54, 31 % des suffrages. C'est également en 1962 que la municipalité communiste a procédé à l'aménagement et à l'agrandissement du centre de vacances des Orres (Hautes-Alpes). En 1964, Roger Combrisson fut élu conseiller général de Seine-et-Oise, siège qu'il conservera jusqu'en 1967. A noter, toujours en 1964, l'ouverture du conservatoire municipal de musique et de la bibliothèque de lecture publique située dans l'ancien hôtel des arquebusiers, rue de l'Arquebuse. Ouverture également d'une discothèque municipale implantée dans les locaux de la mairie annexe, à Essonnes.

Réélu maire en 1965

Organisées le dimanche 14 mars, les municipales de 1965 ont une nouvelle fois été remportée par Roger Combrisson. Dans sa liste figuraient une quinzaine de communistes dont Jacques Lhostis, Serge Bonneau et Bernard Lacour. Figuraient également sept socialistes dont Georges Goudin, Paul Maintenant et Raymond Jaunet, et cinq démocrates. Dans son programme, le maire sortant proposait la construction d'un nouveau quartier aux Hauts-Tarterêts et l'urbanisation du sud de la commune avec 450 logements à Montconseil, 365 logements à l'Ermitage et 300 logements rue de la Dauphine. Il envisageait également la construction d'une salle des fêtes, d'une MJC. Il promettait aussi d'agir pour l'installation définitive de la préfecture de l'Essonne à Corbeil-Essonnes. Opposé à la liste " Union et défense des intérêts communaux " conduite par Marcel Cassé et Georges Michel (MRP), le Communiste s'imposait très nettement avec 67, 37 % des voix. C'est au début de cette seconde mandature, en 1965 que la Crèche Carnot a vu le jour. En 1966, à noter l'ouverture du centre de santé municipal et la construction de la MJC Fernand Léger.

Elu député de l'Essonne en 1967, déchu un an plus tard

Deux ans plus tard, en 1967, Roger Combrisson est élu conseiller général de l'Essonne, il s'est également présenté aux législatives de 1967. Candidat dans la nouvelle 1ère circonscription de l'Essonne, département né en juillet 1964 du découpage de l'ancienne Seine-et-Oise. Il a obtenu 37, 05 % 1er tour face à Armand Cachat. Au second tour, bénéficiant du désistement de Robert Thévenet, candidat Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste (FGDS), Roger Combrisson fut élu avec 52, 40 % des suffrages. A Corbeil-Essonnes, 57, 34 % des électeurs ont voté pour lui. Cette même année fut marquée par l'ouverture de la piscine. En 1968, le député communiste a perdu son siège face à Jean-Claude Fortuit. Le candidat UDR avait raflé 52, 01 % des voix. En 1969, le centre pour myopathes du Petit Tremblay a ouvert ses portes. En 1970, le CMPP et l'école d'infirmières ont été inaugurés.

Réélu maire en 1971

Candidat à sa succession aux municipales de 1971, Roger Combrisson était à la tête d'une liste commune rassemblant communistes et socialistes. Durant sa campagne, il a mis l'accent sur des réalisations faites depuis 1965 comme le CES de l'Ermitage, les groupes scolaires de Montconseil, du Pressoir-Prompt et de Moulin-Galant. Il a également mis en avant la construction d'un CMPP et d'une école d'infirmières, la réalisation de logements HLM, la rénovation urbaine de la Rive Droite, l'ouverture de la MJC et le développement de l'aide sociale. A Droite, se présentait une liste intitulée "Union pour l'Avenir de Corbeil-Essonnes " menée par Roger Métais. Ce médecin âgé de 48 ans était directeur du Centre Départemental de Transfusion Sanguine et responsable local de l'UDR. Sans grande surprise, la liste de Gauche était très largement élue avec 69, 05 % des voix. Des Communistes Aline Marti, le docteur Lucien Bonnafé, Claude Chaillou et Paul Pion faisaient leur entrée au conseil municipal aux côtés de sortants comme Paul Maintenant, Serge Bonneau, Georges Goudin, Bernard Lacour et Jean Philippon. C'est au cours de ce nouveau mandat, dès 1971, que la Palais des sports a été construit. En 1972, à noter la construction du second pont sur la seine, à la hauteur du quai de l'Apport-Paris. Il a permis le passage de la RN 104. En 1973, Roger Combrisson a retrouvé sa place à l'Assemblée nationale en battant Jean-Claude Fortuit, le député sortant, avec 52, 31 % des suffrages. En 1974, a débuté l'école Multisports. Et le premier tournoi de GRS a été organisé. En 1975 et 1976, trois gymnases ont été construits. C'est aussi en 1976 que le premier funérarium de France construit par une municipalité a été crée et que la crèche des Tarterêts a ouvert ses portes.

Nouvelle victoire aux municipales de 1977

Les municipales de 1977 furent marquées par l'arrivée de Serge Dassault dans le monde politique Corbeil-Essonnois. Défendant l'étiquette du Centre National des Indépendants (CNI), l'industriel avait à ses cotés une dizaine de colistiers RPR dont Gilles Blais, Dominique Hottinger et Guy Saint-Juvin, et cinq radicaux socialistes dont Jean-François Aymart et Henri Brun. Toutefois, la liste d'union de la Gauche dirigée par Roger Combrisson l'emporta aisément avec 65, 17 % des suffrages. Parmi les élus figuraient, pour le PC, Aline Marti, Marie-Anne Lesage, Serge Bonneau et Bernard Lacour. Des socialistes comme Jean Albouy, Jean Philippon, Roger Guéry et Marcel Dorlin complétaient le nouveau conseil municipal corbeil-essonnois. Au cours de sa campagne électorale, Roger Combrisson a mis l'accent sur la réalisation, entre 1971 et 1977, du groupe scolaire Picasso, aux Tarterêts, des écoles et du CES de la Nacelle, sans oublier le Palais des sports. A noter aussi des projets comme le développement d'une zone industrielle Nord-Ouest, l'aménagement du centre ville et de Chantemerle, la réalisation d'un parc des sports et de loisirs à Robinson.

 

Roger Combrisson et Aline Marti en juin 1978.

Victime de la vague " rose "

Au cours des élections législatives de 1978, le député Roger Combrisson retrouvait face à lui Serge Dassault. Encore une fois, le candidat communiste s'imposait avec 52, 47 % des voix. En 1981, tandis que François Mitterrand était élu président de la République, les élections législatives et la vague " rose "qui suivirent furent fatale à Roger Combrisson. En effet, mal placé, ce dernier s'est désisté en faveur du prétendant socialiste, un certain Michel Berson. La victoire est revenue au candidat socialiste avec un score de 59, 48 %. C'est en 1979 que la gare SNCF de Corbeil-Essonnes a été rénovée. En 1982 a débuté la construction du nouvel hôpital qui sera inauguré en 1985.


Une réélection en 1983 marquée par une forte abstention

Programmée le 6 mars, les municipales de 1983 ont opposé la liste d'union de la Gauche dirigée par Roger Combrisson et celle de Serge Dassault affichant les couleurs du Parti Libéral. L'avionneur était accompagné de Gilles Blais, Marcel Baril et Louis Paire. Le maire sortant promettait la réalisation ou l'acquisition d'une maison de retraite dotée d'une section de cure médicale, la fin de l'aménagement du parc Chantemerle, la construction un Lycée d'Enseignement Professionnel dans le secteur de Corbeil-Essonnes, Lisses et Villabé.

Inauguration du pont de l'Armée Patton en octobre 1984.

Il s'engageait également à créer une médiathèque. Le score fut beaucoup plus équilibré qu'à l'accoutumer puisque Roger Combrisson s'imposa avec seulement 52, 97 % des voix. L'on notait également une forte abstention chiffrée à environ 30 %. Pour la première fois, grâce à une nouvelle législation incluant une dose de proportionnelle, Serge Dassault pouvait siéger au sein du conseil municipal. En 1985, le canton Corbeil-Essonnes Ouest est créé. Ce sera l'occasion pour Roger Combrisson et Serge Dassault d'en découdre à nouveau. Le Communiste raflera la mise avec 56, 23 % des voix et retrouvera son siège de conseiller général qu'il abandonnera en 1992. Côté réalisations, ce mandat verra, en 1983, la mise en service d'un bibliobus. L'année 1985 a été marquée par l'inauguration de l'hôpital Gilles de Corbeil et la construction de la Médiathèque qui sera inaugurée en 1988. A noter que le premier Ludoparc du département de l'Essonne a été inauguré à Corbeil-Essonnes en 1987.

Une nette victoire aux municipales de 1989

La liste de Roger Combrisson, c'est nettement imposé à l'issue de l'élection municipale du 12 mars 1989. Avec un score de 55, 1 %, soit 7.308 voix et 2, 2 % de plus qu'en 1983, le maire sortant a même conforté sa position en récupérant un siège supplémentaire. Crédité seulement de 5.943 voix, Serge Dassault estimait que cette défaite était celle de trop. Aussi, il prenait la décision de ne plus siéger au sein de l'assemblée communale. Toutefois, le retrait prématuré du député-maire communiste en mai 1992 changera la donne, permettant à l'industriel d'avoir de nouvelles ambitions face au nouveau maire, Marie-Anne Lesage.

Une démission en mai 1992

Dans une lettre à la population distribuée en avril 1992, Roger Combrisson a fait savoir que de sérieux et soudains ennuis de santé le conduisaient à mettre un terme à ses fonctions. " Le respect que j'éprouve pour ma responsabilité de maire, la disponibilité qu'elle exige et l'engagement total qu'elle implique sont aujourd'hui au dessus de mes forces ", indiquait-il. " Je rends hommage à toutes les équipes municipales qui, depuis 1959, ont su, à mes côtés, toutes sensibilités confondues, donner le meilleur d'elles-mêmes ", avait-il ajouté. Roger Combrisson en profitait également pour désigner son successeur. " Il est d'usage, lorsqu'un maire quitte ses fonctions et l'avant-scène politique qu'il fasse part de ses préférences pour lui succéder. C'est pourquoi j'ai fait savoir à mes collègues de la majorité municipale que je soutiendrai, au conseil qui se tiendra le 23 mai, la candidature de Mme Marie-Anne Lesage. Elle travaille à mes côtés depuis des années, elle est une élue compétente, profondément humaine et disponible. Elle vient d'être élue au conseil général et, dans cette assemblée, son opiniâtreté à défendre Corbeil-Essonnes et les Corbeil-Essonnois nous sera bien utile ".

Un échec mal vécu

La défaite de la Gauche corbeil-essonnoise aux élections municipales de1995 sera très mal vécue par Roger Combrisson. Retiré définitivement de la politique, très discret, il ne fera que de très rares apparitions au cours, notamment, des cérémonies commémoratives dédiées aux victimes des guerres et aux déportés. Au début de l'année 2006, l'ancien maire de Corbeil-Essonnes a subi deux terribles épreuves avec le décès de sa fille et de son épouse, Denise Caen, à l'âge de 84 ans. Révoquée de la poste de Corbeil en 1942, celle qui était issue d'une famille juive est parvenue à se réfugier dans l'Allier avec sa mère alors que son père, rescapé de Verdun et du Chemin des Dames, était déporté sans retour à Auschwitz. De ses deux frères résistants, l'un périt à Mauthausen. Après la Libération, les survivants de la famille Caen, six sur quatorze, se réinstallèrent à Corbeil. Denise Combrisson était membre de l'Association des déportés de Corbeil-Essonnes et du Parti Communiste Français.

Il a légué son corps à la science

Le jeudi 7 février 2008, à 20 heures 30, Roger Combrisson s'est éteint dans sa ville, à l'hôpital Gilles de Corbeil. Il aurait eu 86 ans le 22 février. Victime des suites d'une longue maladie, l'ancien député-maire de Corbeil-Essonnes n'a pas souhaité d'obsèques et a légué son corps à la science.

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Photos : Bernard Gaudin ©

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Inauguration de l'école Matisse en février 1978.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Roger Combrisson en novembre 1981.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Denise Combrisson, en avril 2005.

 

 

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