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Histoire des noms et des lieux

La Commanderie de Saint-Jean-en-l'Isle

La Commanderie de Saint-Jean-en-l'Isle telle qu'elle était au XVIIIème siècle.

 

 

 

Implantée en bordure de la rue Widmer, la Commanderie Saint-Jean faisait partie à l'époque d'un vaste prieuré édifié par la reine Ingeburge de Danemark, l'épouse du roi Philippe Auguste. Dans son ouvrage intitulé " Histoire de la ville de Corbeil ", Jacques-Amédée Le Paire a parfaitement relaté, en 1902, l'histoire de cet important édifice religieux.


Un prieuré selon l'Ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem

Dans la seconde moitié du XIIème siècle, les frères de l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem possédaient quelques terres et des droits seigneuriaux à Corbeil. En 1184, les hospitaliers ont reçu à titre d'aumône, huit arpents de terre dans l'île de Corbeil où ils construiront, l'année d'après, une maison et une petite chapelle. La propriété édifiée sur une terre désormais appelée près de Saint-Jean devait servir plus tard à l'installation d'un nouveau prieur et de ses religieux. La maison de l'Hôpital prit donc le nom de prieuré de Saint-Jean-en-l'Isle. La reine Ingeburge, ou Isburge, fille de Valdemar, roi du Danemark, et épouse de Philippe Auguste, a été la fondatrice de l'église et de la grande maison de Saint-Jean-en-l'Isle. Dès 1203, elle avait donné une partie de ses biens qui devaient composer plus tard la Commanderie. Après la mort de Philippe Auguste, en 1223, la reine Ingeburge a passé treize années de veuvage dans la maison de Saint-Jean. Achevant son œuvre de construction, elle y installa ensuite douze prêtres qui ont fait profession suivant les règles de Saint-Augustin, selon l'ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le 29 juillet 1236, la reine Ingeburge s'est éteinte et son corps a été inhumé dans l'église de Saint-Jean-en-l'Isle. Sa tombe en cuivre, primitivement installée dans le chœur de l'édifice religieux, a été transférée, en 1736, dans le transept méridional.

Le Roi Henri IV y recevait des notables

Le 13 juin 1248, Louis IX a donné, en l'hôpital Saint-Jean, les lettres par lesquelles il confiait la régence du royaume à Blanche de Castille. L'épouse du roi Louis VIII et la mère de Saint-Louis devait régner durant la minorité de son fils, de 1226 à 1234. En 1312, Philippe le Bel abolit l'ordre des Templiers. Leurs bien ont été donnés aux hospitaliers de Saint-Jean qui ont donc reçu un pressoir et plusieurs maison situées dans le faubourg Saint-Jacques, à Corbeil. Plus tard, les Hospitaliers ont transporté, de Corbeil à Paris, le siège de leur Grand Prieuré de France. Alors que la décadence débute, la renommée et l'importance du prieuré Saint-Jean s'est rapidement estompée. Au milieu du XIVème siècle, alors qu'une grande mortalité dépeuplait Corbeil et ses environs, tous les censitaires de l'hôpital Saint-Jean moururent. En 1353, le Grand Prieur de France a décidé que le prieuré Saint-Jean devait être maintenu. En 1370, Robert de Juilly, Grand Prieur a obtenu que les églises de Noyon (Oise), Saint-Quentin (Aisne), Péronne et Roye (Somme) subviennent aux besoins du prieuré corbeillois. Le 1er avril 1590, c'est à Saint-Jean-en-l'Isle que le roi Henri IV a reçu les notables de Corbeil qui lui ont apporté les clefs de la ville avec la soumission des habitants. Par la suite, au fil des siècles, la prieuré toujours actif a connu des fortunes diverses.

La Commanderie transformée en annexe de la poudrerie d'Essonnes

Sous la Révolution de 1789, la Commanderie Saint-Jean a été vandalisée. Les tombeaux de la reine Ingeburge et des religieux qui reposaient près d'elle ont été violés pour récupérer le plomb qu'y si trouvait. En 1794, le prieuré a été rattaché à la poudrerie d'Essonnes pour abriter des fours de carbonisation. Après le transfert des activités de la poudrerie essonnoise au Bouchet, la Commanderie, alors désaffectée, a été vendue à Louis Féray, le gendre du grand manufacturier Oberkampf. La propriété devait servir d'entrepôt où étaient stockées les balles de coton qui alimentaient la filature de Chantemerle. En juillet 1894, la famille Féray a vendu les domaines de Chantemerle et de Saint-Jean à Paul Darblay. Le 28 février 1896, la Société Historique de Corbeil, Etampes et du Hurepoix, a signé un bail de location pour transformer l'église Saint-Jean en musée. Avant tout, il fallait restaurer l'édifice religieux, ce qui fut fait par la famille Darblay. Aujourd'hui, la Commanderie Saint-Jean est propriété de la ville de Corbeil-Essonnes. Régulièrement, diverses expositions y sont organisées et chacun peut admirer à loisir l'architecture du monument datant du XIIIème siècle.

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