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Histoire des noms et des lieux |
Le boulevard Crété |
Sortie de l'imprimerie Crété, le 12juin 1905. |
Longeant la rivière Essonne entre la rue Champlouis et l'avenue Darblay, le boulevard Crété porte le nom d'une famille et d'une imprimerie qui ont beaucoup compté dans l'histoire industrielle locale. Devenue Hélio Corbeil en 1998, l'entreprise créée à la fin du XVIIIème siècle appartient désormais à la plus importante société de médias imprimés commerciaux du monde. |
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Installée rive droite, rue de la Poterie,
la toute première imprimerie de Corbeil appartenait, en 1794,
à un certain Rousseau. Un peu plus tard, en 1797, Christophe-Jean
Gelé se portait acquéreur de l'entreprise, assurant par
la suite les besoins en imprimés de la préfecture et de
la mairie. Clerc de Maître Jozon, notaire à Corbeil, Louis-Simon
Crété acheta à son tour, en 1827, l'imprimerie
corbeilloise et le journal départemental " L'Abeille de
Seine-et-Oise " à la veuve Gelé. Titulaire, en 1829, du brevet de maître
imprimeur délivré par Charles X, Louis-Simon Crété
transféra son établissement de l'autre côté
de la Seine, dans l'impasse Notre-Dame. Expropriée en 1842, l'imprimerie
déménagera à nouveau pour s'établir définitivement
dans la rue des Petites-Bordes. Dans son ouvrage " Corbeil et Essonnes,
des origines à la fusion, Georges Michel nous apprend que Louis-Simon
Crété fut l'un des premiers imprimeurs à employer
des femmes dans la composition. En 1864, son fils Jules Crété
se rapprocha de l'entreprise familiale pour très vite en devenir
le seul responsable. Egalement impliqué dans la vie locale, Jules
Crété a été élu conseiller municipal
en août 1870, avant de devenir maire de Corbeil, le 8 novembre
1878. Edouard Crété pris la succession de l'imprimerie
avant que son père Jules ne s'éteigne en 1899. Cinq cent
ouvriers étaient alors employés dans l'usine qui était
équipée, notamment, de quatre presses rotatives traitant
la couleur, d'un atelier de brochage et de photogravure. De Crété à Hélio Corbeil, en passant par Néogravure et Périodic Brochage Véritable institution dans la ville,
l'imprimerie Crété a longtemps fourni du travail à
bon nombre de Corbeil-Essonnois. Particulièrement faste, la première
moitié du vingtième siècle a permis à l'entreprise
de glaner les plus grands titres de la presse nationale. Paris-Match,
Elle, Art et décoration, Télé 7 jours, Confidences,
Mickey, autant de magazines qui ont assuré les beaux jours de
l'imprimerie locale. En 1961, Crété s'associe à
Chaix, Desfossés, Néogravure et Lang. A cette époque,
deux mille cent ouvriers fréquentent les différents ateliers
d'une usine qui dispose d'un centre d'apprentissage agréé
par l'éducation nationale, d'une colonie de vacances dans les
Vosges et d'un centre de tourisme dans l'Eure. L'entreprise est également actionnaire
d'une société civile immobilière qui dispose d'une
cinquantaine de logements dans la rue Waldeck Rousseau. Dans les années
soixante-dix, le complexe Crété-Néogravure va subir
de plein fouet la crise nationale de l'imprimerie orchestrée
par de grands groupes financiers. Au fil des années, les effectifs
vont fondre comme neige au soleil. Mille neuf cent huit employés
en 1969, mille huit cent en 1975, une grave crise va générer
huit cent quatre-vingt-un licenciements en 1979. Un an plus tard, Crété-Néogravure
va vendre ses installations de reliure aux Nouvelles Messageries des
Presses Parisiennes (NMPP). L'entreprise localisée au bord de
la Seine prendra alors le nom de Périodic Brochage. En 1998,
l'imprimerie corbeil-essonnoise deviendra une filiale du groupe Hachette
et sera rebaptisée Hélio Corbeil. C'est en mars de cette
année que Quebecor World, le numéro un mondial de l'impression,
a repris Hélio Corbeil au groupe Hachette. En signant un juteux
contrat, Quebecor s'est engagé à imprimer pendant dix
ans pour l'éditeur français certains de ses magazines
comme Paris-Match, Parents, Télé 7 Jours et TV Hebdo.
En contrepartie, Hachette versera 400 millions de dollars pour ce service.
Actuellement, l'imprimerie Hélio Corbeil dispose de trois cent
vingt employés et cadres pour faire tourner ses quatre imposantes
et performantes rotatives désormais disposées dans des
locaux à l'aspect futuriste construits à la fin des années
quatre-vingt. * * * |
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