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Histoire des noms et des lieux

La rue Decauville

Les établissements Decauville au début du XXème siècle.

 

 

Voie sans issue non loin de la Seine, partant du quai de l'Apport-Paris et croisant la rue du Gaz, la rue Decauville évoque une famille qui a marqué le développement du chemin de fer dans le monde entier. Aujourd'hui, toujours en activité, les établissements Marrel-Décauville se consacrent exclusivement à la construction de bennes basculantes.


Une importante exploitation agricole.

Armand, Louis, Victor Decauville est né à Courcouronnes, le 16 février 1821. C'est dans la ferme du Bois Briard qu'il a vu le jour, une exploitation agricole qui s'étendait sur sept cent hectares jusqu'à Grand-Bourg (Evry). L'aîné des quatre frères Decauville a diversifié la production familiale de betteraves à sucre en se consacrant au développement de nouvelles machines à vapeur pour le labourage, en construisant une distillerie et une raffinerie d'alcool. Pour accentuer ses activités, Armand Decauville a fondé, en 1853, des ateliers implantés à Grand-Bourg, entre Evry et Essonnes.

Ces installations permettront, notamment, la construction d'une quarantaine de distilleries de betteraves qui seront répartie dans toute la région parisienne. Dans ses différentes exploitations, Armand Decauville employait pas moins de quatre cent ouvriers qui étaient logés dans une cité qu'il a fait construire. Ce petit village était équipé d'une usine à gaz et disposait d'eau potable. Une cantine, une coopérative, une caisse d'épargne, des jardins et une médecine gratuite étaient également à la disposition des employés. Armand Decauville s'est éteint le 1er novembre 1871. L'industriel avait pris la précaution, dès 1864, de confier la responsabilité de son entreprise à Paul Decauville, son fils aîné né en 1846.

Un petit train pour transporter les betteraves.

Pour faciliter le travail dans son exploitation, Paul Decauville a eu l'idée d'y installer plusieurs kilomètres de voies ferrées d'un écartement d'un mètre et disposées sur des traverses en bois. De gros wagons permettaient, notamment, le transport des matériaux extraits de sa carrière. Durant l'automne 1875, une pluie quotidienne et une récolte exceptionnelle de neuf mille tonnes de betteraves épuisèrent ouvriers et animaux chargés de transporter la production dans des conditions exécrables. Face à cette situation, Paul Decauville entreprit de poser, le long des rangs de plantes, de petits morceaux de voies d'un écartement de quarante centimètres.

De petits chariots équipés de paniers ont ainsi permis de transporter la récolte. Le chemin de fer portatif Decauville était né. Par la suite, le système a été perfectionné avec la construction de wagonnets adaptés aux matières transportées. L'écartement des voies est passé à cinquante, puis à soixante centimètres. Utilisés par l'armée, dans les colonies françaises et à l'étranger, les trains Decauville tirés à l'origine par des chevaux ont ensuite été tractés par de petites locomotives à vapeur dont la première est apparue en 1877.

En 1882, Decauville produisait mensuellement une centaine de kilomètres de voies ferrées et mille cinq cent wagonnets. En 1889 a été constituée la société anonyme des établissements Decauville-Aîné. A son apogée, l'usine disposait de cinq hectares de bâtiments étalés sur seize hectares de terrain. Elle employait deux mille ouvriers occupés sur huit cent machines outils et disposant de dix-huit ponts roulants.

Une quinzaine de kilomètre de voies étroites était en service dans cet établissement, ainsi que six kilomètres de voies normales. La matière première utilisée annuellement, acier, fer et fonte, représentait sept fois le poids de la tour Eiffel. Aujourd'hui, les établissements Marrel-Decauville emploient soixante-six personnes et se consacrent uniquement à la construction, à la vente et au montage de bennes sur des véhicules industriels.

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