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Histoire des noms et des lieux

La rue de Gournay

La rue de Gournay, non loin de l'endroit où se situait la grange dîmeresse.

 

 

 

Tracée sur le chemin de grande communication numéro 137, la rue de Gournay permet de relier directement, entre le boulevard Henri Dunant et la rue de Paris, les anciennes communes de Corbeil et Essonnes. L'origine de cette artère très ancienne est probablement liée à la naissance des deux cités.


Une grange dîmeresse à Essonnes

A cheval entre Corbeil et Essonnes, la rue de Gournay évoque une époque où les paysans devaient reverser une partie de leur production aux seigneurs ou aux religieux dont ils dépendaient. Située sur le territoire de Corbeil, dans le quartier de Nagis, et sur les terres d'Essonnes pour le reste de son tracé, cette voie est toujours classée route départementale.

Au XIIème siècle, le prieuré de Gournay-sur-Marne, commune moyenne désormais située dans le département de la Seine-Saint-Denis, détenait depuis déjà depuis fort longtemps des droits de cens à Essonnes. La plupart des propriétés frappées par la redevance due à la communauté religieuse se trouvait dans une rue portant, à juste titre, le nom de Gournay. La grange dîmeresse, propriété du prieuré chargée d'abriter le dixième des récoltes imposées, se situait à Essonnes, à l'angle de la rue de Gournay et de la rue de Paris.

Le comté de Corbeil comme cadeau de mariage

Pour retrouver le lien entre la commune de Gournay-sur-Marne et les cités de Corbeil et d'Essonnes, il faut remonter au Xème siècle. A l'époque, Hugues le Grand, né à Dourdan en 897, est devenu comte de Paris. Fils du roi Robert Premier, il avait une certaine puissance et offrit le comté de Corbeil et la seigneurie de Gournay-sur-Marne comme cadeau de mariage à Haymon, le fils d'Osmond le Danois, duc de Normandie, et Elisabeth. C'est ainsi que Haymon ou Aymon est devenu le premier comte corbeillois.

Un siècle plus tard, après le décès de Bouchard II, le sixième comte de Corbeil, son fils, Eudes ou Odon, prit sa succession en 1077 ou 1078. Sa mère, Elisabeth de Crécy, n'a pas tardé à convoler en seconde noce avec le comte de Montlhéry, appelé aussi Guy de Rochefort. Surnommé également Guy le Roux (ou le Rouge), le beau-père de Eudes, vaillant chevalier estimé du roi Philippe Premier, jouissait donc, par lien douaire, de la seigneurie et châtellenie de Gournay-sur-Marne qui était rattaché au comté de Corbeil.

Un beau jour, Guy Le Roux a décidé de fortifier le château de Gournay et d'orner le bourg longeant la Marne d'une église transformée en prieuré. Il fit don de l'édifice religieux aux moines de Saint Martin des Champs, ceux-ci bénéficiant du même coup de la dîme des paysans Essonnois. Au XIIIème, ces droits ont été transmis au domaine censier du prieuré d'Essonnes

De sombres histoires de famille

Fils de Elisabeth de Crécy et beau-fils de Guy Le Roux, le comte Eudes de Corbeil a eu un frère utérin nommé Hugues de Crécy. Ce dernier, très jaloux, a profité d'une occasion pour se venger de Eudes. Il faut savoir que Guy Le Roux avait fait établir un droit de péage à Gournay, sur la Marne, ce qui provoqua des hostilités avec Louis VI le Gros. Très irrité, le roi a donc assiégé avec succès le château de Gournay. De son côté, Hugues de Crécy a reproché à Eudes, son demi-frère, de ne pas avoir assisté son beau-père.

En 1108, au cours d'une partie de chasse, Guy le Roux et Hugues de Crécy se sont donc emparé de Eudes et l'ont emprisonné soit, selon les historiens, dans le château de Corbeil ou, plus sûrement, dans celui de la Ferté-Alais. Toujours est-il que le roi Louis VI le Gros a décidé de délivrer son ami Eudes après bien des palabres et des batailles dans les rues de la cité fertoise. Eudes, sixième comte de Corbeil, s'est éteint en 1116.

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