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Histoire des noms et des lieux

La rue de l'Indienne

La rue de l'Indienne rappelle une technique peu onéreuse pour copier les toiles peintes.

Tracée entre la rue du Maréchal de Lattre de Tassigny et l'avenue de Chantemerle, la rue de l'Indienne évoque une usine Essonnoise liée à Oberkampf et une technique mise au point pour copier les toiles peintes venues des Indes Orientales.


Une annexe de la manufacture de Jouy

Longue de quelques dizaines de mètres, la rue de l'Indienne est petite artère située non loin du parc de Chantemerle. Ce nom, porté également par une école maternelle toute proche, rappelle qu'un certain Christophe-Philippe Oberkampf, né en 1738 et mort en 1814, avait aménagé, en 1796, une annexe de la manufacture de Jouy dans ce secteur. Le célèbre manufacturier allemand naturalisé français a donc acheté, en 1769, un terrain et des locaux pour le comte de son frère Frédéric.

C'est ainsi que ce dernier a créé une usine dénommée l'Indienne. Il l'exploita pendant vingt-sept ans avant de la rendre à Christophe-Philippe qui en a fait une succursale de sa fabrique de toiles peintes installée à Jouy-en-Josas (Yvelines). Deux neveux d'Oberkampf ont aménagé cette annexe d'Essonnes dont ils ont assuré, sous le Consulat, la direction des ateliers de blanchiment et de teinture.

Pour compléter l'Indienne et disposer de toutes les étapes de l'industrie textile, Oberkampf a acheté, en 1801, le domaine de Chantemerle située face à son usine. Ainsi, il disposait d'un outil très complet lui permettant d'assurer la filature, le tissage et l'impression de ses étoffes.

Copier les toiles peintes venues des Indes Orientales

Technique mise au point pour copier les toiles peintes importées des Indes Orientales, l'Indienne a permis de démocratiser ces superbes tissus de coton décorés. L'impression était réalisée sur des toiles de coton, de lin ou de chanvre à l'aide de moules en bois. Ce procédé qui était peu onéreux permettait ainsi aux classes les moins riches de porter ces textiles autrefois réservés aux privilégiés. Toutefois, cet engouement pour ces étoffes légères et résistantes au lavage ne faisait pas le bonheur des plus grandes manufactures de soieries comme celles de Lyon.

Aussi, un arrêt du Conseil daté du 26 octobre 1686 a interdit la fabrication et la diffusion des toiles dans le royaume. Pendant soixante-treize ans, pas moins de quatre-vingts arrêts et deux édits royaux ont tenté de limiter l'invasion de l'Indienne sur le territoire français et dans les colonies. C'est à partir de 1740 qu'une libéralisation s'est amorcée.
L'arrêt du 21 janvier 1759 a supprimé l'interdiction d'imprimer sur soie et celui du 5 septembre de la même année a autorisé le port, l'usage, le commerce et la fabrication de ce type de tissus.

En France, l'impression sur étoffe a pris son essor jusqu'à la crise économique de 1788. Avant cette date marquée par le refroidissement des relations extérieures et les prémices de la Révolution, d'importantes manufactures ont vu le jour comme celle d'Oberkampf à Jouy-en-Josas. Créée en 1760. cette manufacture Royale incarne à elle seule la toile peinte pour l'ameublement.

Ces étoffes de cotons étaient imprimées aux rouleaux de bois, puis plus tard à la plaque de cuivre. Elles représentaient des allégories ou des scènes animées. En 1785, trente mille pièces étaient produites à Jouy et cent mille dans l'ensemble des annexes de la région parisienne situées à Essonnes, mais aussi à Melun, Beauvais et Saint-Denis.

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