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Histoire des noms et des lieux |
| Le square Alfred Jarry |
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Quai de l'Apport-Paris, la maison d'Alfred Jarry. En médaillon, le portrait du créateur d'Ubu roi. |
Petite place située en bordure des rues aux Tisseurs et du Grand Pignon, non loin des places Galignani et du Comte Haymon, le square Alfred Jarry doit son nom à l'auteur d'Ubu roi. Célèbre poète et romancier français, l'écrivain qui était aussi dramaturge a loué une maison située quai de l'Apport-Paris. |
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Né en 1873 à Laval (Mayenne), Alfred Jarry a été un élève brillant au lycée de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor). En 1888, il est entré en classe de première au lycée de Rennes (Ille-et-Vilaine) où il avait un certain Félix Hébert pour professeur de physique. Surnommé PH, comme père Hébert, souvent chahuté par ses élèves, l'enseignant était l'objet d'une chronique ridicule et régulière. L'un de ces épisodes titré Les Polonais, rédigé vers 1885 par un dénommé Charles Morin, a été communiqué par Charles Jarry à son frère Alfred. Premier état d'Ubu roi, Les Polonais raconte les faits et gestes de PH devenu roi de Pologne. Alfred Jarry va faire de ce texte une pièce de théâtre en y apportant de nombreuses retouches. Il composera ensuite les premières versions de ce qui deviendra Ubu cocu. Après avoir passé le baccalauréat en 1890, Alfred Jarry s'est installé à Paris un an plus tard. C'est en 1891 que le personnage PH prendra le nom de père Ubu. En 1892, l'écrivain organise avec des amis les premières représentations d'Ubu roi. L'année d'après, il commence à fréquenter les milieux artistiques et littéraires. Il fait connaissance avec l'artiste et romancière Rachilde, de son mari Alfred Valette, directeur d'une importante revue littéraire intitulée Mercure France. Entre 1894 et 1897, Alfred Jarry a écrit Hadernablou, Les Minutes de sable mémorial, César Antéchrist, Les Jours et les nuits, Ubu cocu. En 1898, alors qu'une représentation d'Ubu roi est exécutée par les marionnettes du théâtre des Pantins, il rédige Gestes et opinions du docteur Faustroll, patatphysicien. Publié en 1911, ce traité de méthodologie aborde la Pataphysique, système de désintégration absolue du langage et de reconstruction dans l'insolite. Alfred Jarry s'installe à Corbeil Durant le printemps 1898, Alfred Jarry va s'installer à Corbeil avec les époux Valette et trois autres de ses amis. C'est dans une maison située au 19 du quai de l'Apport-Paris que va vivre la petite communauté appelée Le Phalanstère. Toujours débout aujourd'hui, telle qu'elle était en 1898, l'habitation corbeilloise n'a pas été choisie par hasard. A cette époque, Alphonse Daudet résidait à Champrosay, les Goncourt à Barbizon, Mallarmé à Valvins. Tous se réunissaient régulièrement. A Corbeil, Alfred Jarry avait conservé ses travers douteux. Il jouait de la gâchette en direction de " ces sales bêtes de rossignols ". Amateur d'absinthe, encouragé par ses amis qui ne buvaient pas que de l'eau, Jarry se plaisait à faire des blagues de très mauvais goût, accompagnées d'inévitables dérapages verbaux. L'écrivain qui possédait un petit bateau s'adonnait aux plaisirs de la pêche en Seine. Il aimait aussi les promenades sur sa bicyclette achetée, mais jamais payée. Eternel endetté, Alfred Jarry continuait
malgré tout à écrire. La nuit, il se faufilait
dans sa chambre par une trappe pour travailler sur son traité
de Pataphysique et sur un almanach consacré au père Ubu.
A la fin de l'année 1898, Alfred Jarry est expulsé de
sa location corbeilloise, le propriétaire des lieux ne supportant
plus les extravagances de l'insupportable personnage. Deux ans plus
tard, Jarry s'est installé au Coudray, dans une cabane située
non loin du barrage, à proximité d'un café pour
marinier. Après la publication d'Ubu sur la butte en 1906, Alfred
Jarry s'est éteint en 1907. * * * |
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