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Histoire des noms et des lieux |
La rue Lavoisier |
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La rue Lavoisier avec en médaillon le portrait du célèbre chimiste qui a fréquenté la poudrerie d'Essonnes. |
Implantée sur le territoire de l'ancienne commune d'Essonnes, la rue Lavoisier porte le nom du célèbre chimiste qui fut le premier à analyser l'air et à identifier l'oxygène et l'azote. Située entre la rue du Laminoir et la rue d'Alsace-Lorraine, la petite artère longe l'un des bras de la rivière Essonne. |
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Connu du monde entier, le nom de Lavoisier est associé à la commune de Corbeil-Essonnes par l'intermédiaire de la célèbre poudrerie d'Essonnes. Construit sur le court d'eau, entre la rue Jeanne d'arc et la rue Lavoisier, l'établissement existait déjà au début du XVIIème siècle. C'est ainsi qu'en 1628, une importante explosion a endommagé les églises Saint-Etienne d'Essonnes et Saint-Jean-en-l'Isle. Si la poudrerie a connu une douzaine d'accidents entre 1736 et 1788, c'est le 7 juillet 1745 que la déflagration a fait le plus de dégâts avec une quarantaine de victimes dont le commissaire de l'établissement, sa femme et ses deux enfants. La plupart des habitations d'Essonnes ont d'ailleurs subi à cette occasion d'importants dommages. C'est en temps que régisseur des poudres et salpêtres que Antoine Laurent Lavoisier, né en 1743 à Paris, a fréquenté la poudrerie d'Essonnes. C'est dans cet établissement que le fameux chimiste a fait étudier l'amélioration des poudres, réussissant ainsi à quintupler la production de salpêtre grâce au développement des nitrières artificielles. Des essais dramatiques Plus tard, Berthollet, un autre célèbre chimiste, découvrait le chlorate de potassium et estimait pouvoir employer ce sel pour réaliser de savants mélanges explosifs. En 1785, il proposait de remplacer le salpêtre par sa mixture dans la composition de la poudre à canon. Trois ans plus tard, Berthollet a obtenu de Lavoisier l'autorisation de faire d'importants essais à la poudrerie d'Essonnes. Le 27 octobre 1788, en présence de monsieur Letort directeur de l'établissement essonnois, et des époux Lavoisier, une violente explosion devait secouer la poudrerie. Si les ouvriers et les chimistes ont eu le temps de se mettre à l'abri, le directeur de la poudrerie a été tué. Député suppléant aux Etats Généraux en 1789, Lavoisier a été arrêté, sur ordre de la Convention, en 1793. Jugé par le Tribunal révolutionnaire comme tous les fermiers généraux, il a été condamné à mort le 8 mai 1794 et guillotiné. Le Comte d'Artois à l'origine de la fermeture de la poudrerie en 1821 Avec la destruction, en août 1794, de la poudrerie de Grenelle, l'établissement d'Essonnes a dû augmenter sensiblement sa production. On y annexa alors la commanderie Saint-Jean-en-l'Isle et une partie de la prairie Saint-Jean transformé en " champ d'épreuves ". En 1814, l'explosion imposante de 700 kg de poudre était à l'origine de la mort de deux ouvriers. Les habitants de Corbeil et d'Essonnes étaient alors conviés, moyennant rétribution, à récupérer les balles et autres déchets de cuivre projetés dans les deux communes par la violence de la déflagration. Après une fermeture temporaire, la poudrerie reprit du service en mai 1817. Mais le 16 octobre 1820, à 19 heures 30, une nouvelle explosion a fait réagir une population excédée. Dix jours plus tard, le Comte d'Artois, le
futur Charles X, visitait Essonnes et distribuait des secours aux sinistrés.
Il obtenait également le transfert, en 1821, des activités
de la poudrerie au Bouchet, près de Ballancourt. L'usine désaffectée
a par la suite été vendue, le 12 août 1822, à
un certain monsieur Place qui y créa une filature de bourre de
soie, un laminoir de cuivre et une fabrique de draps. En 1885, les locaux
étaient transformés en fabrique de magnésium. Dix
ans plus tard, monsieur Hutteau y installait un moulin à farine
qui devait, au fil des années, abriter une chocolaterie et une
fabrique de matières plastiques. * * * |
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