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Histoire des noms et des lieux

Le quai Mauzaisse

Une vue du quai Mauzaisse au début du XXème siècle.

 

 

 

Assurant la jonction entre le quai de l'Apport-Paris, la rue de la République et le pont de Corbeil, le quai Mauzaisse est sur le passage d'une ancienne nationale. Longeant la Seine, il porte le nom d'un célèbre peintre dont les œuvres ornent encore les murs des principaux musées nationaux.


Un peintre exceptionnel qui doutait de son talent

Jean-Baptiste Mauzaisse est né à Corbeil, le 1er novembre 1784. Il aurait été baptisé dans l'église Saint-Léonard aujourd'hui détruite. C'est dans la rue Notre-Dame, au numéro 16, qu'il a vu le jour. Une plaque disposée au-dessus de la quincaillerie Rifault rappelle encore l'événement, tout en sachant que l'artère n'avait pas, à l'époque, son aspect actuel qui date de la seconde partie du XIXème siècle. Son père était organiste et il officiait à l'église Saint-Spire. Enfant, Mauzaisse esquissait déjà des dessins sur les murs avec des morceaux de charbon. C'est d'ailleurs ainsi qu'il a révélé D'évidentes dispositions pour les activités artistiques.

C'est le 16 novembre 1803 qu'il est entré à l'école des beaux-arts, dans l'atelier de Vincent. Jean-Baptiste Mauzaisse était considéré comme un peintre d'histoire et de portraits. En 1812, son œuvre intitulée "l'Arabe pleurant son coursier " a obtenu un succès considérable. Il a également travaillé sur des tableaux de Jean-Antoine Gros, un célèbre artiste de Meudon (Yvelines) qui a réalisé de grandes compositions annonçant le romantisme.

Très enthousiaste pour son art, Mauzaisse doutait toutefois de son talent. Aussi, sa carrière, bien qu'honorable, n'a pas été aussi brillante qu'il aurait pu l'espérer. Ayant participé à de nombreuses expositions, il a obtenu de nombreuses médailles récompensant son œuvre, dont la légion d'honneur en 1823. Au cours de sa carrière, Jean-Baptiste Mauzaisse a aussi réalisé un certain nombre de lithographies de qualité. Cinquante-neuf d'entre elles ont ainsi été dispersées à la vente de la collection Parguez, en avril 1861. Si bon nombre des œuvres de Mauzaisse sont gardées dans les principaux musées nationaux, quelques-uns de ses plus beaux tableaux sont au Louvre.

En 1822, il a exposé une grande toile destinée à orner le plafond d'une des salles du célèbre et incontournable musée parisien. Elle représente le Temps et ses dimensions sont colossales. La figure, vu d'en bas, semble presque tomber sur les visiteurs. Le modèle qui a posé pour l'occasion était un familier de Mauzaisse, car il figurait déjà sur une toile antérieure. Cependant, le plus gros de la production de l'artiste est conservé à Versailles, avec de nombreuses toiles représentant des scènes de batailles. C'est à Paris, en 1844, que le peintre s'est éteint.

A Corbeil, un buste de femme signé Jean-Baptiste Mauzaisse a longtemps figuré au musée Saint-Jean, rue Widmer. Une très belle peinture du célèbre artiste est toujours présentée dans l'une des chapelles de la cathédrale Saint-Spire. Cette œuvre imposante de Mauzaisse, l'Exorcisme, représente Saint-Spire accomplissant son premier miracle. A noter que le père du peintre figure sur cette toile sous l'aspect d'un chanoine.

Le quai Mauzaisse réhabilité en 2004

Depuis le mois de juin 2001, le quai Mauzaisse est fermé à la circulation automobile. En effet, des experts ont constaté que le soutènement de l'un des deux ponts enjambant la rivière Essonne menaçait sérieusement de s'effondrer. Il est vrai que la structure métallique particulièrement rouillée a mal vieilli et ne peut plus supporter une circulation routière très intense dans ce quartier corbeil-essonnois. La municipalité à donc décidé de neutraliser l'artère en mettant en place un nouveau plan de circulation. Les travaux indispensables devraient débuter au cours du dernier trimestre 2003 pour s 'achever juillet 2004.

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