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Histoire des noms et des lieux

La rue Neuve Notre-Dame

Cette gravure signée Alloche représente l'église Notre-Dame de Corbeil qui a été détruite en 1820.

 

 

 

Petite artère du centre ville reliant la place du Comte Haymon au quai Mauzaisse, la rue Neuve-Notre-Dame se situe à l'endroit même où était érigée l'église Notre-Dame. Cet édifice religieux, considéré comme le plus beau de Corbeil, a été vendu en 1819 pour être quasiment détruit un an plus tard.


Une chapelle édifiée par la reine Marguerite

Située à l'emplacement même d'une église aujourd'hui détruite, la rue Neuve-Notre-Dame rappelle un lieu de culte construit vers 1100. Edifiée sous le règne de Philippe 1er (1060-1108), cette collégiale considérée comme la plus belle église de Corbeil avait à sa tête, en 1125, un abbé et douze chanoines. En 1286, la reine Marguerite, veuve de Saint-Louis, a fondé une chapelle dans cet édifice pour que l'on puisse prier pour le repos de l'âme de son défunt époux et celle de son fils, Philippe III le Hardi (1270-1285). Les reliques de Saint-Yon, tout comme celles de Saint Can, ont été conservées dans l'église Notre-Dame de Corbeil.

En 1479, une nouvelle châsse en l'honneur de Saint-Yon a été construite à la demande des chanoines. Elle a été bénite le 24 mai de cette même année par Louis de Beaumont, évêque de Paris. C'est dans la chapelle Saint-Yon que le service paroissial réservé aux proches et employés des chanoines se déroulait. Considérée comme la succursale de Saint-Etienne d'Essonnes, Notre-Dame de Corbeil a perdu, en 1601, son chapitre canonial transféré à Saint-Spire. En perdant également son titre abbatial, l'édifice religieux est devenu paroissial pour remplacer l'église Saint-Nicolas détruite en 1562. Pendant la révolution, l'église Notre-Dame aurait servi de salle de danse. Un poste de police y aurait même été installé.

Désaffectée en 1793, le monument devait par la suite servir de grenier à fourrage et de dépôt de bois. Les commerçants et les maraîchers en profitaient aussi pour y garer leurs voitures. Datant du XIème siècle, les superbes statues en forme de colonnes qui ornaient l'édifice ont été détruite un peu plus tard. Deux d'entre elles ont toutefois été sauvées pour être conservées au musée du Louvre. Quant aux boiseries, elles ont été vendues ou brûlées sur la place du marché. En 1798, le porche de l'église a été démoli à son tour pour récupérer les matériaux réutilisables.

Une église reversée dans le domaine public en 1804

En 1804, un décret de l'empereur Napoléon signé à Boulogne a reversé ce qui restait de Notre-Dame dans le domaine public. Le 24 août 1818, les marguilliers, ces personnes chargées de la garde et de l'entretien du lieu de culte délabré, ont décidé de le vendre. L'adjudication s'est déroulée le 18 novembre 1819, une ordonnance royale autorisant la vente. Un texte daté de mai 1823 atteste que l'église était alors pratiquement détruite. Le plus gros de la destruction aurait eu lieu en 1820. Seules, quelques colonnes et autres arcades issues d'une travée de la nef, quelques chapiteaux et certaines parties du tympan ont résisté avant d'être achetés par le comte de Goutaut-Biron pour être exposé dans le parc de son château de Montgermont, propriété située près de Ponthierry (Seine-et-Marne).

Après la démolition totale des restes de l'église Notre-Dame, une impasse a donc été créée dans l'axe de l'édifice religieux désormais disparu. C'est dans cette nouvelle petite artère sans issue que Louis-Simon Crété, alors clerc de notaire à l'étude de maître Jozon, a débuté, en 1827, une carrière d'imprimeur prometteuse. Plus tard, en 1840, c'est au cours de l'établissement du quai Mauzaisse que l'impasse est devenue une petite rue privée dont le sol appartenait aux propriétaires des maisons riveraines. Des chaînes ont longtemps empêché toute circulation à cet endroit qui conserverait encore quelques dalles qui composaient le sol de l'église détruite.

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