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Histoire des noms et des lieux |
La rue Notre-Dame des Champs |
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Le seul vestige encore en place qui rappelle le prieuré Notre-Dame des Champs. |
Située sur le territoire d'Essonnes, non loin du quartier de Montconseil, la rue Notre-Dame des Champs évoque un prieuré construit à cet endroit au XIIème siècle. Reliant les rues André Bezine et Léon Bua, l'artère bien dissimulée est pratiquement parallèle au boulevard de Fontainebleau. |
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Edifié perpendiculairement à l'actuelle Route Nationale 7, à la hauteur de la rue du Département, le prieuré Notre-Dame des Champs a été créé par l'abbé Suger en 1122. Auparavant, vers 1110, Adam, abbé de Saint-Denis, avait tenté de restaurer une ancienne chapelle vouée à Notre-Dame et située sur " Les Champs ", un lieu-dit rattaché à Essonnes. Eudes, comte de Corbeil, s'est toutefois opposé à cette initiative. Il faut savoir que le sanctuaire était alors très fréquenté le samedi et que nombre de malades auraient été guéris après avoir visité les lieux. C'est donc une bonne dizaine d'années plus tard que Suger a fait construire à cet endroit un cloître, un réfectoire et un dortoir. Une douzaine de religieux s'y établir, aux côtés du prieur. Au début du XVIème siècle, Dom Félibien, l'un des historiens de l'abbaye de Saint-Denis, évoquait une chapelle à l'aspect agréable située sur la montagne dominant le bourg d'Essonnes. Mainte fois, le prieuré a été en conflit avec les officiers royaux. Au XVIIème siècle, selon l'historien Jean de La Barre, l'église et la maison qui composait le monastère étaient déjà dans un état de désolation avancé. Seul, un prêtre fréquentait alors les lieux, les dimanches et jours de fête, pour y dire la messe. En 1745, le 5 juillet, l'une des multiples explosions recensées à la poudrerie d'Essonnes a fortement endommagé l'édifice religieux. C'est ainsi que les croisés et les portes du prieuré ont subi d'importants dégâts, tout comme la toiture des différents bâtiments composant le monastère essonnois. Les murs de l'église ont également été fortement secoués. Deux ans plus tard, en 1747, la nef déjà partiellement détériorée a été totalement détruite. L'opération a été ordonnée par le roi Louis XV afin de pouvoir aligner le tracé de la route reliant Paris à Fontainebleau. Après ces travaux, seuls le chevet et la sacristie de l'église étaient encore debout. Une expertise pour une éventuelle restauration En 1763, un expert a été chargé de visiter les restes de l'église Notre-Dame des Champs pour une éventuelle restauration. Très vite, le spécialiste a constaté la gravité de l'état du monument. En effet, il ne restait déjà plus grand chose de l'église du prieuré déchu. De toute évidence, l'ensemble ne pourrait être restauré qu'à grands frais. Bien que l'office y soit toujours célébré le jour du Seigneur, très peu de paroissiens assistaient à cette messe donnée à sept heures du matin. Aussi, le fameux expert a proposé la translation des cérémonies religieuses vers l'église Saint-Etienne d'Essonnes. Cette solution a été acceptée par l'abbé Léonard de Sahuguet d'Espagnac, prieur de Notre-Dame des Champs, avec l'assentiment de l'archevêque de Paris. Une rente de quatre-vingt livres prélevée
sur les revenus du prieuré devait couvrir les dépenses
engendrées par la célébration de cette messe dominicale.
A la révolution, les restes du monastère Notre-Dame des
Champs ont été vendus comme biens nationaux avant de disparaître
totalement. En 1910, l'historien Dufour évoquait un manuscrit
de l'abbé Guiot écrit en 1790 et précisait que
du prieuré il ne restait plus qu'un modeste édicule renfermant,
dans sa partie supérieure, l'image de la vierge, ainsi que certaines
inscriptions aujourd'hui disparues. Toujours sur pied face à
l'ancienne gendarmerie, le petit édifice est orné d'une
plaque commémorative apposée par la société
historique de Corbeil et d'Etampes. C'est le seul vestige encore en
place qui rappelle le souvenir d'un édifice religieux pourtant
très prestigieux en son temps. * * * |
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