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Histoire des noms et des lieux

La rue du Capitaine Pasquet

La rue du Capitaine Pasquet relie l'avenue Carnot à la rue de Nagis.

 

 

 

Reliant l'avenue Carnot à la rue de Nagis qu'elle traverse, la rue du Capitaine Pasquet s'achève en voie sans issue en arrivant au bord de l'Essonne. Cette petite artère porte le nom d'un courageux soldat mort au champ d'honneur durant la guerre de 1870.

 

Un enfant de Corbeil mort pour la France

Située dans le quartier de la Prairie, la rue du Capitaine Pasquet rend hommage à un enfant de Corbeil qui est mort pour la France pendant la première guerre franco-allemande qui s'est déroulée en 1870 et 1871. C'est en participant à la célèbre et terrible bataille de Reichshoffen, également appelée bataille de Woerth ou de Froeschwiller, que cet officier particulièrement courageux à été tué par l'ennemi. A l'époque, Bismarck, chancelier de Prusse, cherchait à réaliser l'unité allemande. Etant parvenu, en 1866, à la création de la Confédération de l'Allemagne du Nord, le célèbre homme politique prussien cherchait encore à rallier les Etats de l'Allemagne du Sud. Face à cette politique et aux événements liés à la succession du trône d'Espagne, Napoléon III a décidé, le 19 juillet 1870, de déclarer la guerre à la Prusse.

Le 6 août 1870, l'armée allemande s'est emparée des hauteurs de Froeschwiller en battant les soldats français placés sous les ordres du Maréchal Mac-Mahon. Cette conquête a été le tournant décisif du conflit franco-allemand. Pour permettre le repli de l'armée française vers Reichshoffen, une seconde charge a été ordonnée. Ce sera la légendaire charge de Reichshoffen avec la participation des 1er, 2ème, 3ème et 4ème cuirassiers qui seront anéantis sous le feu des canons prussiens. C'est au cours de cet affrontement que le capitaine Pasquet a perdu la vie, tout comme près de dix mille autres soldats français. Homme de cœur, le capitaine Pasquet était aussi un bienfaiteur de la ville de Corbeil. En effet, Il avait légué 6.000 francs à l'hospice local et 187 francs de rente à la bibliothèque corbeilloise.

Corbeil et Essonnes sous l'occupation prussienne et allemande

Pendant cette douloureuse période pour la France, l'occupation prussienne et allemande s'est concrétisée le 16 septembre 1870, pour Corbeil, et le lendemain 17 septembre pour Essonnes. Au total, les deux communes seront sous l'emprise de trente-cinq mille soldats de l'infanterie bavaroise du général Hartmann bientôt renforcés, le 18 septembre, par trente-cinq mille autres militaires commandés par le prince royal de Prusse. Jusqu'à la mi-octobre 1870, se sont plus de soixante-quinze mille prussiens, saxons et bavarois qui vont transiter par Corbeil où s'est installée une garnison permanente de trois mille cinq cent soldats. Les communes de Corbeil et Essonnes étant considérées comme un centre vital pour les communications des troupes assiégeant Paris, les Allemands ont exigé la reconstruction rapide du pont de Corbeil préventivement détruit par l'armée française, le 12 septembre 1870. Corbeillois et Essonnois devaient aussi fournir, par réquisition, aliments, fourrage et divers équipements nécessaires aux troupes occupantes.

Dans son ouvrage " Corbeil-Essonnes : Aux rendez-vous de l'histoire ", Jacques Varin précise également que les deux localités ont versé une contribution de guerre fixée, pour le mois d'octobre 1870, à 11.367 francs pour Essonnes et à 45.000 francs pour Corbeil. Toutefois, le plus pénible pour les habitants des deux cités aurait été d'héberger la troupe ennemie dans les maisons particulières. C'est ainsi qu'environ cinq mille soldats ont résidé en permanence à Corbeil et Essonnes. Malgré la capitulation française du 28 janvier 1871, les deux communes ont connu l'occupation jusqu'en mars, pour la rive gauche, tandis que la rive droite était évacuée le 10 septembre. Inauguré le 27 octobre 1907, le monument aux morts des allées Aristide Briand rend hommage aux enfants de l'arrondissement de Corbeil morts pour la Patrie pendant la guerre de 1870. L'édifice a été financé par une souscription qui a rapporté 18.000 francs. La statue, fondue dans les ateliers Barbedienne, est l'œuvre d'Edouard Fournier, le lauréat du concours organisé pour l'occasion en décembre 1906.

Une rue où a résidé le peintre Jean Feugereux

Le célèbre peintre Jean Feugereux a vécu, de 1946 à 1950, au numéro 3 de la rue du Capitaine Pasquet. A cette époque, l'artiste disparu en 1992 était employé aux Grands Moulins de Corbeil où il s'occupait des aliments composés pour le bétail. C'est aussi en 1946 que l'artiste a présenté ses premières toiles au salon des Indépendants. Peintre, aquarelliste, graveur, illustrateur, écrivain, Jean Feugereux a laissé derrière lui une œuvre très importante. Parmi celle-ci, on retiendra, notamment, une magistrale illustration de la Terre de Zola, sans oublier celle de la Farine du Diable, de Paul Vialar. Sa longue complicité avec Charles Péguy a été marquée par deux importantes expositions organisées à Chartres en 1961 et 1963.

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