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Histoire des noms et des lieux |
Le Cloître Saint-Spire |
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La rue Saint-Spire et la Porte du Cloître. |
Situé autour de la cathédrale, le cloître Saint-Spire est au cur de la ville ancienne. Classé monument historique, le portique d'entrée donnant sur la rue Saint-Spire est l'un des principaux vestiges d'une enceinte dont les origines remontent au Xème siècle. |
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Si la construction du
cloître Saint-Spire remonte probablement au Xème siècle,
c'est le comte Bouchard II qui s'est chargé, aux alentours des
années 1070, d'assurer la protection de l'église créée
par le comte Aymon. Dans une charte datée du 2 novembre 1071,
il est noté que l'église Saint-Spire, étant située
hors du château de Corbeil, avait subi la désolation des
guerres. " Pour la mettre en sûreté et empêcher
pour l'avenir qu'elle ne soit exposée à la mercy des gens
de guerre, le comte Bouchard II fit bâtir un cloître, fermé
de bonnes murailles, afin que les prêtres qui desservaient en
cette église y pussent faire les fonctions de leur office. "
Dans un acte signé de Philippe 1er,
roi de France de 1060 à 1108, il était spécifié
que les habitants du cloître Saint-Spire, chanoines et laïcs,
ne dépendraient pas de la juridiction ecclésiastique ou
séculière de Corbeil, mais directement de l'évêque
de Paris. Cette partie de la ville était si indépendante
qu'une chapelle située dans la collégiale servait de paroisse
aux quelques résidants. Un baptistère, détruit en 1792,
aurait même été bâti à l'emplacement
du numéro 6 du cloître. En 1203, Hugues Clément,
doyen de Notre-Dame de Paris et Vème abbé de Saint-Spire,
a fait expulser, avec l'approbation de la reine de France, un Juif venu
s'établir dans la maison d'un bourgeois située dans l'enceinte
corbeilloise. La reine Adèle de Champagne, troisième femme
de Louis VII et mère de Philippe Auguste, a décidé
par la suite qu'aucun Juif ne pourrait habiter dans quelque partie du
cloître. Un Cloître fermé par un grand portique Abritant l'église et les maisons canoniales,
le cloître Saint-Spire était fermé par un grand
portique en ogive reconstruit au XIIIème siècle et disposant
de quatre petites colonnes. Les portes qui étaient richement
sculptées ont été détruites à la
Révolution. C'est probablement à cette époque que
les deux statuettes de Saint-Exupère (Saint-Spire) et Saint-Loup
(Saint-Leu) qui nichaient de part et d'autre du portique ont été
enlevées. Vers 1840, la baron de Guilhermy a décrit, dans une monographie, l'église Saint-Spire de Corbeil. En parlant de la porte du cloître qui existe encore, l'écrivain parle d'un curieux monument. " Cette porte est grande et dispose d'une haute baie ogivale ", a-t-il écrit. " De chaque côté se situent neuf colonnettes dont trois principales. " Il parle aussi de jolis chapiteaux à deux rangs de feuilles, d'un archivolte à plusieurs retraits, divisés en trois tores arrondis et en six autres de moindre volume. " Chacun de ces tores ou cordons présentent un filet en saillie. Un cordon externe, qui forme encadrement,
repose sur deux consoles sculptées d'animaux depuis longtemps
mutilés. " a-t-il aussi précisé. Aujourd'hui,
le cloître Saint-Spire est partiellement fermé à
la circulation automobile. Entourant la cathédrale, cette zone
privilégiée abrite, notamment, la galerie d'art locale. * * * |
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