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Histoire des noms et des lieux

La place Salvandy

La Caisse d'Epargne de Corbeil a été édifiée place Salvandy.

 

 

 

A l'intersection des rues Féray et Champlouis, bordée par la caisse d'épargne et l'ancien palais de justice, la place Salvandy évoque le nom d'un militaire devenu écrivain et politicien sous le règne de Louis-Philippe. Conseiller d'Etat, député, diplomate, ministre de l'Instruction publique et membre de l'Académie française, le comte de Salvandy était aussi le beau-frère d'Ernest Féray.


Militaire sous Napoléon

Né à Condom (Gers) le 11 juin 1795, Narcisse Salvandy-Lagravère a terminé ses études, en tant que boursier, au lycée Napoléon, établissement parisien qui a pris par la suite le nom d'Henri IV. Dans son ouvrage intitulé Corbeil et Essonnes des origines à la fusion, Georges Michel a retracé avec beaucoup de détail la vie d'un important homme politique à l'esprit libéral. C'est ainsi que nous apprenons que Narcisse Salvandy s'est engagé, en mars 1813, dans la garde d'honneur de l'empereur Napoléon sous le nom de Salvandy de la Gravière. Promu brigadier le 26 mai de cette même année, sous-lieutenant le 16 juin, il a participé à la campagne d'Allemagne et à la campagne de France durant laquelle il a été blessé.

Dès le retour des Bourbons, Narcisse Salvandy s'est rallié à la monarchie et le 22 juillet 1814 il est intégré à la compagnie des Mousquetaires du Roi. Exclu de la Maison royale le 31 décembre 1815, il reçoit en compensation la croix de la légion d'honneur. Entré dans l'armé en février 1816, il a décidé d'adopter le prénom d'Achille qu'il jugeait plus élégant. En août 1817, il est promu capitaine. En 1818, Salvandy est nommé Maître de requêtes au Conseil d'Etat. En 1821, il épouse Julie Féray, fille de Louis Féray et sœur d'Amélie Féray, la femme de Nau de Champlouis. Les époux Salvandy ont vécu à Essonnes, dans la propriété de Chantemerle, durant les premières années de leur mariage.

Devenu ainsi le beau-frère d'Ernest Féray, Achille de Salvandy s'est rallié à la bourgeoisie capitaliste. Ayant quitté le Conseil d'Etat en 1821, l'armée en 1823, il se trouva sans ressource en 1824. Installé à Paris mais résidant le plus souvent à Essonnes, Achille de Salvandy s'est par la suite lancé dans la publicité, tout en luttant, avec l'opposition de l'époque, pour la liberté de la presse et la censure. Devenu écrivain, auteur d'une histoire de la vie de Jean Sobieski, un héros polonais, Salvandy a réintégré le Conseil d'Etat en 1828. Elu député de la Sarthe, le 21 octobre 1830, il est devenu député de l'Eure en 1833, puis en 1834. Il est entré à l'Académie française cette même année.

Un ministre de l'Instruction publique efficace

En avril 1837, Achille Salvandy succède à François Guizot au ministère de l'Instruction publique. Il occupera cette fonction jusqu'en 1839, année durant laquelle le ministère Molé a démissionné. Ambassadeur de France en Espagne, puis en Italie, Salvandy a réintégré le ministère de l'Instruction publique en 1845. En tant que ministre, il a accueilli la famille royale dans sa propriété de Chantemerle, à Essonnes. Achille de Salvandy a joué un rôle important dans l'organisation de l'enseignement en France. Il a participé, notamment, à la création des écoles maternelles, structures autrefois appelées salles d'asile et considéré, en 1837, comme établissements charitables. Le ministre a aussi travaillé à la modernisation de la culture, au développement de l'enseignement des langues vivantes et de l'histoire. En février 1848, alors que la révolution éclatait à Paris et que la République était proclamée, Salvandy s'est exilé à Jersey.

Rentré en France en 1849, il s'est relancé dans la politique en servant, entre autre, d'intermédiaire entre les Orléanistes et le comte de Chambord. Il résidait alors à Graveron, dans le département de l'Eure. C'est dans cette commune qu'Achille de Salvandy s'est éteint, le 15 décembre 1856. De cet homme d'esprit, de sincérité et de générosité, il reste une anecdote souvent considérée comme légendaire. Ministre de l'Instruction publique, Achille Salvandy était également passionné par la pêche à la ligne qu'il pratiquait régulièrement à proximité du pont de Notre-Dame, à Paris. Connaissant les habitudes du ministre, un jeune instituteur qui n'obtenait pas de poste s'est mis à pêcher, un beau matin, à l'emplacement souvent occupé par Salvandy.

Désappointé par cette situation plusieurs fois renouvelée, le ministre de l'Instruction publique a reproché au jeune homme de ne pas travailler. La réponse de l'enseignant ne s'est pas fait attendre. " Hélas, monsieur, je ne demande qu'à m'occuper, mais je suis instituteur et monsieur le ministre de l'Instruction publique n'a pas, parait-il, d'école pour moi ! " Achille Salvandy lui dit alors qu'il connaissait le ministre et qu'il interviendrait en sa faveur. Quelques jours plus tard, le jeune instituteur recevait enfin sa nomination.

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