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Histoire des noms et des lieux

La rue et la place du Trou-Patrix

La rue du Trou-Patrix longe l'Essonne et passe devant la Cathédrale Saint-Spire.

 

 

 

 

Petite artère partant de la rue Féray, longeant la rivière Essonne et passant devant la cathédrale, la rue du Trou-Patrix rejoint ensuite la rue Saint-Spire. Ce nom donné également à une place est attaché à une légende fantastique du Xème siècle liée à Haymon, le premier comte de Corbeil.


Un monstre à deux têtes qui terrorisait les Corbeillois

Dans son ouvrage " Recherches sur les rues de Corbeil " publié en 1852, l'historien Pinard explique que la rue du Trou-Patrix doit son nom à une tradition devenue légende. " A l'endroit où aboutit cette rue sur la rivière de Juisne (Essonne) existait, autrefois, un trou profond qui servait de repaire à un monstre à deux têtes. " Selon cette histoire, c'est le brave comte Haymon, créateur de la collégiale Saint-Spire, qui aurait débarrassé les habitants de Corbeil de cette horrible bête qui faisait régner la terreur dans la ville. Toujours selon monsieur Pinard, ce monstre tant redouté a probablement dû son origine au dragon fantastique représenté aux pieds de la statue du comte Haymon érigé sur son tombeau édifié, au XIVème siècle, dans l'église Saint-Spire. " A notre avis, ce symbole héraldique représente la force et pas autre chose ", a précisé l'historien corbeillois dans son livre.

Une rue autrefois tortueuse et peu large

Au fil de son ouvrage " Histoire de Corbeil à travers les siècles ", Léon Combes-Marnès, parle de la rue du Trou-Patrix comme d'une artère très tortueuse en 1875. " Elle formait trois coudes à angle aigu et avait à peine quatre mètres de large. " Par arrêté préfectoral du 31 janvier 1879, ces trois angles ont été supprimés et la largeur de la rue a été portée à six mètres. Le pont sur l'Essonne reliant la rue du Trou-Patrix à la rue de la Barre n'existait pas en 1875. L'un des riverains, M. Parmentier, avait d'ailleurs demandé, cette même année, la construction d'un ouvrage pour traverser la rivière. Ne pouvant pas, à l'époque, financer cette opération, le conseil municipal a refusé la requête du Corbeillois. Ce n'est qu'à la fin du XIXème siècle qu'une passerelle a été édifiée à cet endroit. Elle a été détruite durant la dernière guerre mondiale, avant d'être reconstruite.

Un théâtre devenu cinéma

C'est dans la rue du Trou-Patrix qu'a été construit la première salle de spectacles de Corbeil. Appelé le théâtre Martin, du nom de son propriétaire, cette salle est devenue ensuite la propriété d'un certain monsieur Robard. Inaugurée en 1819, ce théâtre a été le seul fréquenté jusqu'en 1865. Vers 1860, le tout Corbeil se rendait régulièrement à cet endroit. Le sous-préfet y avait sa loge et venait souvent applaudir des vaudeville comme Bruno le Fileur ou des pièces plus sérieuses comme la Closerie des Genêts, un drame de boulevard écrit par Frédéric Soulié en 1846. A l'époque, il faut savoir que les théâtres parisiens étaient inaccessibles aux corbeillois. Les moyens de transports n'étaient pas adaptés à ce type de déplacement et le prix des places était exorbitants. Aussi, le théâtre Martin était un lieu très prisé. Son directeur, homme adroit et avisé, avait su s'attacher à des acteurs qui lui sont restés fidèles de longues années. Après 1870, une seule représentation a été donnée dans la salle de spectacles corbeilloise. Il s'agissait d'une adaptation des Cloches de Corneville qui sonnèrent, ainsi, le glas de la scène corbeilloise.

Le paradis des rongeurs

Abandonné en 1880, la salle est devenue, par la suite, le paradis des rongeurs qui foisonnaient aux abords de la rivière Essonne. Le 10 octobre de cette même année, un journaliste de l'Indépendant de Seine-et-Oise a même décrit les lieux comme étant le domaine des rats et des souris. Plus tard, au XXème siècle, le premier cinéma de Corbeil a vu le jour au 6 de la rue du Trou Patrix, à l'endroit même ou se situait le théâtre Martin. Peu avant sa fermeture, vers 1965, le Stella ne projetait plus que des films classés X. Transformée en entrepôt de produits chimiques, l'ancienne salle obscure a, vers la fin des années quatre-vingt-dix, été rachetée par la ville pour être détruite. Des travaux ont permis la réalisation d'un passage sous les remparts et d'un parking. Le Stella, comme le Féray ou l'Artistic rebaptisé le Rex, a été victime de la désaffection des cinéphiles pour les cinémas de quartier. Seul l'Eden, rénové et devenu Arcel, a survécu à la crise des grands écrans en multipliant le nombre de ses salles.

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